À l’ère du digital, de nombreuses informations clés sont stockées sous forme électronique : e-mails, SMS, fichiers, historiques de navigation, captures d’écran, logs de serveurs, etc. En cas de litige, ces éléments peuvent jouer un rôle déterminant. Mais sont-ils juridiquement recevables ? Comment constituer une preuve numérique solide devant une juridiction française ?

📚 Ce que dit le droit français

Le principe fondamental en droit français est celui de la liberté de la preuve : tout mode de preuve est recevable, sauf disposition contraire. Toutefois, la preuve numérique doit respecter certaines conditions pour être considérée comme valable et opposable.

➡️ Les textes de référence :

  • Article 1353 du Code civil : charge de la preuve

  • Article 1366 du Code civil : reconnaissance de la preuve électronique

  • Code de procédure civile et jurisprudence sur la loyauté de la preuve

✅ Les conditions de recevabilité d’une preuve numérique

Pour qu’une preuve électronique soit admise devant un tribunal, elle doit répondre à 3 critères :

  1. Authenticité : on doit pouvoir garantir que le document n’a pas été modifié. Une signature électronique ou un horodatage peut renforcer cette authenticité.

  2. Intégrité : le contenu ne doit pas avoir été altéré depuis sa création. La conservation dans un système sécurisé est essentielle.

  3. Loyauté : la preuve ne doit pas avoir été obtenue de façon déloyale ou illégale (ex : piratage, surveillance non autorisée, enregistrement clandestin).

💡 Exemple : un appel téléphonique enregistré sans l’accord de l’émetteur peut être jugé irrecevable s’il a été capté de manière frauduleuse. En revanche, un mail professionnel émis dans le cadre d’une activité est souvent admis.

🛠️ Recommandations pratiques pour une preuve recevable

🔹 Conservez toujours les métadonnées : date, heure, expéditeur, IP, etc. Elles permettent de vérifier la traçabilité du fichier.
🔹 Utilisez des constats d’un commissaire de justice : faites établir un constat de l’état d’un site web, d’un e-mail ou d’un réseau social par un commissaire de justice.
🔹 Horodatez vos documents via des services comme AR24, Certigna, ou eIDAS.
🔹 Évitez les captures d’écran isolées sans lien vérifiable ou preuve de leur origine.
🔹 Soyez transparent dans la collecte de la preuve : évitez tout moyen de surveillance non déclaré, même au sein de l’entreprise.

👨‍⚖️ Genius Avocats vous accompagne

Chez Genius Avocats, nous vous aidons à :

  • Évaluer la valeur probante de vos éléments numériques

  • Rédiger des protocoles de conservation et de preuve conformes

  • Faire établir un constat d’un commissaire de justice adapté à votre litige

  • Gérer des litiges impliquant des preuves électroniques (diffamation en ligne, contrats dématérialisés, cybersquattage…)

🎯 En résumé

Oui, une preuve numérique est recevable en justice. Encore faut-il qu’elle soit obtenue légalement, préservée dans des conditions fiables, et présentée avec rigueur. Le numérique offre de nouvelles armes, mais exige aussi une stratégie juridique solide.

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